« Le 18 mai 2022, la Cour de cassation s’est penchée sur le caming, phénomène consistant pour des individus à proposer en direct, moyennant rémunération, une diffusion d’images ou de vidéos à contenu sexuel en se laissant guider par les instructions du “client”. Elle a jugé que s’agissant d’une pratique sexuelle excluant tout contact physique, elle ne s’assimilait pas à de la prostitution. […]

Les relations virtuelles, caractérisées par une absence de contact, sont ainsi partiellement exclues de la définition jurisprudentielle actuelle de la prostitution. Dans la société, le même flou existe et l’explosion de l’hypersexualisation sur les réseaux sociaux, la banalisation du nu et de son affichage, la distinction fantasmée entre choix et contrainte économique perpétuent ces incertitudes. […]

Dès lors, comment appréhender l’impact des outils de communication actuels sur la prostitution? Quel positionnement juridique et sociétal la France doit-elle adopter face à cette numérisation de la monétisation du corps ? Voilà les questions auxquelles le nouveau numéro des Cahiers de la Fondation Scelles, Prostitution à l’ère du numérique: vers une redéfinition de la prostitution ?, tente de répondre. »