« L’adoption internationale est l’une des alternatives pour « faire famille » en l’absence d’enfantement biologique. Dans le contexte actuel marqué par une reconfiguration globale des paramètres structurant l’adoption étrangère, il s’avère opportun d’interroger les pratiques et représentations des pays d’origine. En effet, la baisse généralisée des adoptions internationales sur fond d’évolutions juridiques, politiques et institutionnelles à l’intérieur des États participants et en-dehors, influence le positionnement des acteurs dans cet environnement complexe et versatile.
Cet article est consacré à un « nouvel » acteur de ce paysage, le Bénin. En 2018, ce pays d’Afrique occidentale a rejoint les rangs des États parties à la Convention de La Haye de 1993 sur la protection des enfants et la coopération en matière d’adoption internationale (CLH93), grâce au soutien et à l’accompagnement de divers partenaires, obtenant ainsi le statut de « pays La Haye » reconnus comme sûrs. Le Bénin est un cas singulier, car il est longtemps resté « hors du système », contrairement à d’autres pays de la région ouest-africaine qui ont acquis une solide expérience dans le domaine de l’adoption, notamment dans l’identification et le recueil des enfants, l’organisation des procédures et l’application des normes d’encadrement. Les adoptions intrafamiliales semblent y être privilégiées de même que certaines pratiques particulières de « confiage » informel d’enfants. Aujourd’hui, de nouveaux modes de fonctionnement émergent, qui posent la question des conditions de leur coexistence avec les pratiques traditionnelles en place. À partir de l’exemple béninois, j’analyse les processus en jeu autour de la création de l’identité de « pays d’origine » à travers ses implications sociales, politiques et juridiques. » (Source : Introduction de l’article)