Véritable mémoire de l’histoire de la Fondation à Élancourt, Guy, agent d’entretien à Droit d’Enfance, revient sur son parcours et ce qui l’anime : transmettre sa joie de vivre et faire plaisir aux autres. 33 années pleines de souvenirs.

Chaque matin, Guy fait son « petit tour du propriétaire ». Au programme : l’état des lieux des 11 bâtiments du site historique de la Fondation à Elancourt. « L’objectif c’est de repérer ce qui peut être dangereux, les éventuelles effractions, vérifier la toiture, s’assurer qu’il n’y a eu aucune fuite, que tout fonctionne quoi ». Accompagné de Laurent, son binôme de longue date, il est l’homme de la situation : plomberie, électricité, maintenance des bâtiments, gestion des travaux et autres réparations du quotidien. Très impliqué dans la vie du site, il en connaît chaque recoin et profite des périodes de noël pour décorer les lieux de guirlandes, lumières et sapins. Ses rondes du matin et du soir sont aussi l’occasion d’aller saluer chaque personne, pour commencer la journée dans la bonne humeur.  Cette joie de vivre, il la partage quotidiennement avec les personnels éducatifs, administratifs et les enfants accueillis sur le site.

Et cela dure depuis 33 ans maintenant. Arrivé en 1987 après des années de travail dans le bâtiment et la maçonnerie, il découvre le milieu du social. « J’ai cru que j’étais sur une autre planète » explique Guy. « Cela m’a marqué de voir tous ces enfants en difficulté, le soir quand je rentrais chez moi, je disais à ma femme : un jour, tu verras, je vais craquer et en ramener un chez nous pour l’adopter ». Ce goût des autres est inné chez lui. Au fil des années, il deviendra très rapidement un repère important pour les enfants accueillis sur le site. Il n’est d’ailleurs pas rare qu’un éducateur vienne lui rendre visite dans son atelier pour trouver avec lui des solutions éducatives. Comme dernièrement où il a pris sous son aile un jeune hyperactif pour lui apprendre à réparer un vélo et notamment à manipuler une visseuse. Une bonne manière de canaliser son énergie tout en s’amusant. « J’ai une relation particulière avec les enfants, je ne cherche pas à savoir ce qu’ils ont vécu, le plus important c’est le moment présent et ce qui s’offre à nous ».

Lorsque l’on fait appel à ses souvenirs, Guy nous raconte la fois où, pendant les heures de classe, le temps où une école était encore présente sur le site, il a joué de l’orgue pour effrayer les enfants qui venaient régulièrement dégrader l’intérieur de la chapelle. « Les enfants pensaient que c’était un fantôme, même les enseignants étaient effrayés, après cet épisode je n’ai jamais plus constaté de dégâts » s’amuse-t-il. Il se rappelle aussi l’époque où il mesurait les enfants devant son atelier : « A leur arrivée, ils faisaient 1m20 et quand ils repartaient plus d’1m87. Certains sont revenus visiter les lieux des années après leur passage ici et ils se souviennent de ces moments, c’est toujours des bons souvenirs ».

S’il s’imagine finir sa carrière à Droit d’Enfance ? « Comme je le dis souvent, je suis heureux d’aller travailler chaque matin mais aussi très content de repartir chaque soir pour retrouver ma famille, et ça ça n’a pas de prix ».  C’est sur ces mots que Guy conclura cette interview, le sourire aux lèvres, évidemment.