Parmi les messages que vous nous envoyez, c’est un sujet qui revient régulièrement. Âgés entre 18 et 25 ans, majeurs mais pas tout à fait adultes, pourquoi ne recherche-t-on pas les jeunes majeurs disparus avec les mêmes moyens que ceux déployés pour les mineurs ?
Le Ministère de l’Intérieur apporte un premier élément de réponse en 1990 devant le Sénat. Ainsi « les moyens et les procédures mis en œuvre pour la recherche des personnes disparues dépendent essentiellement de deux facteurs, l’âge de la personne disparue et les circonstances de la disparition. ». Il est donc important de tenir compte de ces deux éléments : l’âge et les circonstances.
Contrairement à un mineur, une personne majeure a le droit de partir sans donner de nouvelles, de couper les liens avec sa famille. Engager des recherches pour inciter une personne à reprendre contact avec ses proches va à l’encontre de cette liberté individuelle d’aller et venir.
Ce sont les circonstances de la disparition qui vont pouvoir déterminer la possibilité ou non pour les forces de l’ordre d’ouvrir une enquête et d’investiguer. S’il s’agit d’un majeur protégé ou si vous doutez du caractère volontaire de son départ, vous avez la possibilité de faire une déclaration auprès des services de police ou de gendarmerie ou directement auprès procureur de la République du tribunal de grande instance compétent. Après évaluation de la situation, si le Procureur de la République décide de qualifier la disparition comme étant inquiétante, une enquête est déclenchée et la personne est inscrite au fichier des personnes recherchées.
De 1983 à 2013, la recherche dans l’intérêt des familles (RIF) était un outil à disposition des particuliers pour permettre de retrouver une personne majeure disparue avec le concours des forces de l’ordre. Sa suppression ne signifie pas l’abandon de toute recherche mais limite cependant le champ d’action des policiers et des gendarmes dans la recherche des jeunes majeurs disparus.
Le 116 000 Enfants Disparus est mandaté par le Ministère des Solidarités et de la Santé pour accompagner les familles victimes de disparitions de mineurs, ainsi que les jeunes majeurs de moins de 25 ans non autonomes. Notre mission nous permet donc aujourd’hui d’apporter notre aide dans les recherches de jeunes adultes bénéficiant d’une mesure de protection juridique (curatelle ou tutelle) ou étant en situation de handicap psychique ou physique.
Pour les autres situations de disparitions de jeunes majeurs, contactez tout d’abord les autorités pour signaler la disparition et prenez contact avec une association comme l’A.R.P.D ou MANU Association. Ces associations aident et accompagnent depuis de nombreuses années les familles dans la recherche de leurs proches disparus.