Samuel comprend que c’est difficile. Cela fait 3 ans que son père les a abandonnés. Sa mère a dû s’occuper de lui toute seule malgré la situation. Son lieu de travail est loin, elle passe beaucoup de temps dans les transports et rentre tard le soir. Elle court toute la journée : pour l’emmener à l’école, pour rattraper le bus qui démarre, en faisant les courses, pour rentrer chez elle. Quand elle va le chercher le soir, il est le dernier à partir.
Peu à peu, il voit sa mère se fatiguer. Elle a de plus en plus de mal à se lever le matin et Samuel arrive souvent en retard à l’école. L’instituteur ne lui dit rien, mais il entend les chuchotements de ses camarades. Il s’isole pour ne plus les écouter.
Une femme soucieuse du bien-être de son enfant mais dépassée, un enfant silencieux mais en danger. Dans cette histoire, la mère de Samuel est débordée, fatiguée, épuisée et tombe en dépression. Samuel est de plus en plus renfermé sur lui-même.
Suite aux remarques de son entourage et sur les conseils de ses amis, la mère se tourne vers les services du département de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE). Elle leur parle de ses difficultés et de ses inquiétudes pour Samuel. Après plusieurs discussions et une évaluation de la situation, une mesure d’hébergement est adoptée. Samuel va être placé dans une Maison d’Enfants à Caractère Social (MECS). C’est un hébergement collectif encadré par des éducateurs spécialisés. Au milieu d’autres jeunes de son âge et accompagné par des professionnels, Samuel pourra grandir et se développer le temps que sa mère reprenne leur vie en main.
Si l’hébergement collectif a été préféré pour Samuel, il aurait aussi pu être accueilli de manière individuelle chez un assistant familial (famille d’accueil) ou au domicile d’un Tiers digne de confiance. La solution d’accompagnement le concernant est le fruit d’une mesure administrative, prise conjointement avec la mère.
Cependant, l’intervention d’un juge est parfois nécessaire lorsque la gravité de la situation le justifie ou que l’ASE ne parvient pas à obtenir l’adhésion des parents. S’il existe un danger immédiat, le jeune est accueilli dans un Service d’Accueil Temporaire pour le mettre en sécurité le temps de définir la mesure la plus adaptée à sa situation.
Le placement du mineur dans un établissement ou chez un tiers n’est pas la seule option des services de protection de l’enfance lorsqu’un enfant est en danger ou en difficulté. Il existe des alternatives qui permettent le maintien à domicile de l’enfant tout en assurant son accompagnement et sa sécurité. Samuel et sa mère pourront bénéficier de ce type de d’accompagnement lors de son retour au domicile.
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